Mamadou Boye Diallo : « Que les journalistes aussi contribuent à la valorisation de l’image de Tambacounda »
Le Président Directeur Général de l’ISETA, M. Mamadou Boye Diallo a accordé ce jeudi 05 juin 2014, une interview exclusive au portail web alkuma.info pour revenir sur la conférence publique organisée à Tambacounda sur le thème « Tambacounda, carrefour économique » animée par le Pr Boillot de Paris Sorbonne. Il invite les journalistes à valoriser l’image de Tambacounda pour « attirer les investisseurs car un produit mal emballé est mal vendu ».
Entretien réalisé par Maké DANGNOKHO
Vous avez organisé ce jeudi une conférence publique sur le thème : « Tambacounda, carrefour économique ». Quel a été l’objectif de cette rencontre ?
Il s’agissait de Mettre en exergue les caractéristiques essentielles des contraintes associées aux difficultés d’accès aux capitaux par les acteurs de l’économie de base ; Permettre aux participants d’avoir une vision plus claire de la décentralisation et de la valeur ajoutée qu’elle est susceptible d’apporter aux actions de développement local ; Présenter la signification et les grandes lignes des mécanismes de développement durable en mettant le focus sur la dimension sociale des services associés à ce système ; Montrer la place et le rôle de l’apport des capitaux dans la création et l’accroissement des capacités de productivité des acteurs économiques à la base (y compris ceux du secteur de l’informel) dans le contexte du développement local.
Aussi vendre la position de carrefour de la région au plan international en vu de faire venir des entreprises à Tambacounda pour toute la sous région tout en adoptant le model asiatique.
Que peut-on retenir de la conférence ?
Ce que l’on peut retenir c’est la forte mobilisation des opérateurs économiques de la région. Il y avait environ 400 participants venus de Bakel, Koumpentoum, Goudiry et Tambacounda. Les échanges ont été pertinents et les participants ont compris beaucoup de choses sur les questions d’investissements et surtout les opportunités à saisir dans le développement du secteur privé pour être en phase avec le PSE du président de la République, M. Macky Sall.
Qu’est ce qui a motivé le choix du Conférencier Pr Jean Joseph Boillot de Paris Sorbonne ?
Son choix est motivé par le fait qu’il est un économiste qui a beaucoup travaillé sur le model asiatique et qui a publié une vingtaine d’ouvrages. Il est aussi le président d’un des plus grands réseaux d’investisseurs asiatiques et européens. Rappelons qu’il y a quelques jours, il a animé de grandes conférences à Dakar avec la présidente du Conseil économique social et environnemental du Sénégal, Mme Aminata Tall avec huit autres ambassadeurs. Alors, nous nous sommes dits (ISETA, et le collectif des opérateurs économiques de Tambacounda) qu’il peut contribuer à vendre notre région.
Les résultats escomptés ont-ils été atteints ?
Oui, ils ont été atteints. La participation a été massive et la conclusion de la conférence a été motivante et instructive. Et la promesse par le Pr Boillot de faire venir le plus vite possible des PME en agroalimentaire dans ces mois qui suivent pour booster ce secteur est rassurante.
Vous êtes aussi dans la formation professionnelle depuis quelques mois. L’expérience est-elle intéressante ?
Notre Institut supérieur des études technologiques appliquées (ISETA) a été créé pour répondre aux besoins des enfants de la région pour une formation de qualité et accessible. Car, nous sommes habitués à ce que les autres viennent créer chez nous, nous apprendre. Cette fois ci, c’est l’institut des tambacoundois eux-mêmes qui mettra dans un bref délai à la disposition des enfants du terroir un campus.
Et l’innovation, c’est le partenariat obtenu avec d’autres instituts internationaux.
Pour revenir à la question, en tant qu’ancien professeur ce n’est pas du nouveau mais plutôt une continuité sur des étapes. Car, rappelons, j’ai été le premier à faire passer l’heure de connexion à l’internet de 1500 F à 250 F CFA. Alors, vous voyez que ce n’est qu’une étape parce que d’autres projets sont en vue.
Entreprendre à Tambacounda est elle une chose aisée ?
Entreprendre comme le mot l’indique veut dire pour moi « entre et prend » des initiatives sans rien attendre d’un autre. Car, on ne peut jamais développer notre terroir en attendant tout des autres. Même l’Etat ne peut pas y arriver.
Qu’est ce qui selon vous peut booster l’économie de la région de Tambaconda ?
Rappelons que Tambacounda est riche sur plusieurs plans : ressources humaines, sous sol, sol et c’est la seule région au Sénégal qui est frontalière avec quatre pays de la sous-région. Pour moi, avec la crise mondiale, nous ne devons pas laisser les pays du Maghreb être les seuls à encourager ou à faciliter la délocalisation des entreprises du Nord. Car, notre pays a une démocratie exemplaire, une stabilité remarquable, et une situation bancaire sécurisée.
De ce fait, avec des gens comme le Pr Boillot, nous pouvons bénéficier de cartes relationnelles avec des entreprises pour les encourager à s’installer à Tambacounda et vendre dans les différents pays limitrophes. En termes de formation des employés, ISETA va répondre à leurs demandes car, c’est la principale question qu’ils posent : comment former des travailleurs !
Nous pensons qu’avec cette méthode qui consiste à pousser à délocaliser Tambacounda va changer d’image car mon rêve est que la majorité des jeunes de la région trouve un emploi. Au plan de la communication, nous voulons aussi que les journalistes nous aident à valoriser l’image de Tambacounda car un produit mal emballé est mal vendu.
Source : alkuma.info
alkuma.info, vendredi 6 juin 2014